« Au nom de la loi, je vous arrête. » Telle est la formule que nous entendons régulièrement dans la bouche des héros de polars lorsqu’ils passent les menottes aux criminels. Formule qui met en évidence le rôle des lois dans une société : « arrêter » les actions de ceux qui ne respectent pas les limites qu’elles leur imposent et prennent des libertés avec elles en les transgressant. L’antinomie entre loi et liberté semble au premier abord évidente : les lois civiles semblent avoir été créées pour poser des limites à la liberté des individus. Mais les lois ne sont-elles qu’une entrave à notre liberté ? Ces limites qui sont imposées à nos actions ne protègent-elles pas plutôt en retour notre liberté, dans la mesure où elles empêchent autrui de nous nuire en abusant de la sienne ? Parce qu’obéir à la loi nous est souvent pénible, parce que nous ne faisons souvent attention aux lois que lorsqu’elles s’opposent à nos désirs nous pouvons être tentés d’idéaliser une vie hors-la-loi et d’y voir la véritable liberté. Mais un individu sans limite, qui peut donc faire tout ce qu’il désire, est- il réellement libre ? La véritable liberté ne réside-t-elle pas plutôt dans la capacité à se mettre des limites et à reconnaître le bien-fondé des lois ? D’autant que celles-ci n’édictent pas que des obligations et des interdictions, autrement dit des devoirs, mais nous donnent aussi des droits. Nous verrons donc dans un premier temps que les lois sont bien une entrave à la licence, c’est-à-dire à la liberté de faire tout ce que l’on désire. Mais dans un deuxième temps nous verrons que la licence n’est pas la véritable liberté et que celle-ci ne peut exister et être garantie que par les lois. Enfin nous verrons comment les lois ne se cantonnent pas à protéger notre liberté, mais sont également créatrices de libertés.
Dossier élève
LE DISTANCIEL
Liens vers les questionnaires en ligne et les corrigés
1. Questionnaire “Lancer de nains”
2. Questionnaire “Locke”
3. Questionnaire “Calliclès”
4. Questionnaire “Durkheim”
Les exemples
(1. Organisation juridictionnelle en France et hiérarchie des normes
2. Sur la distinction entre contravention, délit et crime (différents degrés de gravité d’infraction à la loi), l’exemple des violences sexistes et sexuelles
– la contravention d’outrage sexiste (loi adoptée en 2018)
– le délit de harcèlement sexuel
– le crime de viol3. Le site de référence des lois positives françaises : legifrance.gouv
4. Peut-on lancer des nains ? Vidéo Youtube de Lex Tutor
5. Qu’est-ce qu’une loi “liberticide” ? Exemple de la tribune Non à la loi liberticide “sécurité globale” (Libération 14/12/2020)
6. Le droit comme conquête politique : exemple du droit à l’avortement en France (sur lumni et Wikipédia) comparaison avec la situation polonaise ( article du Monde )
7. Figure du tyran (lien avec les références Calliclès/Durkheim) : Caligula, l’empereur fou.
8. Analyse des deux tableaux proposés en exemples :
– Delacroix, La liberté guidant le peuple
– Chagall, Moîse recevant les tables de la loi
Les références
PLATON, Gorgias
PLATON, Gorgias (corrigé audio)
Émile DURKHEIM, L’éducation morale
Immanuel KANT, Traité de pédagogie
John LOCKE, Second traité du gouvernement civil
Corrigé audio sur le texte de Locke (le corrigé écrit est ici)