L’artiste travaille-t-il ?

Pendant des siècles, l’artiste n’existait pas au sens où nous l’entendons aujourd’hui. Les artistes faisaient partie de la catégorie des artisans, ils étaient considérés comme des producteurs. Quand on contemple aujourd’hui les œuvres d’art de l’Antiquité jusqu’à la Renaissance, il est rare qu’un nom d’artiste leur soit associé et des œuvres magistrales, telles les grandes cathédrales, étaient le fruit d’un travail collectif. Seule la catégorie très spécifique des poètes, c’est-à-dire de ceux dont l’art a pour matière le langage, occupait une place à part. Or à partir de la Renaissance, la catégories des « beaux-arts » commence à s’autonomiser de la catégorie générale de « l’art » et l’artiste commence à être dissocié de l’artisan. Émerge alors la figure du créateur génial dans les domaines de la peinture, de la sculpture, de la musique… La plupart des grandes œuvres d’art seront alors associées à un « grand nom », conférant dès lors à l’artiste un statut et une reconnaissance sociale particulière. Cette dissociation tardive de l’artiste et de l’artisan nous interroge donc : l’artiste travaille-t-il ? Autrement dit, en quoi peut-on toujours le considérer comme un producteur et quels sont ses points communs avec les autres « travailleurs » ? Qu’est-ce qui au contraire le différencierait de tous les autres producteurs et que posséderait-il que les autres ne posséderaient pas ? S’agit-il d’une différence dans la qualité du travail et des œuvres auxquelles celui-ci aboutit ? Ou s’agit-il d’une qualité particulière que lui seul posséderait ? Enfin si nous idéalisons tant les artistes, n’est-ce pas parce qu’ils nous proposent un modèle idéal de ce que devrait-être tout travail véritablement humain ?

Diaporama pour la dissertation

Les exemples

 

Les références

Diaporama général sur les problèmes classiques de la philosophie de l’art
(illustrés par quelques exemples d’œuvres d’art)